Organisation Autonome Décentralisée (DAO), Blockchain, Metaverse et autres NFT… Pour un concepteur-rédacteur (ou copywriter), la question n’est pas tant de savoir quand embrasser l’arrivée du Web3 mais plutôt s’y adapter dès à présent.
Si le copywriting reste d’abord affaire de pertinence et de persuasion en fonction d’une audience donnée, il répond aussi aux standards du Web actuel. Redacteur.com rappelle que selon l’intensité concurrentielle d’un mot-clé, un article peut aller parfois jusqu’à 2500 mots pour créer de l’engagement… C’est toujours le cas.
Les pratiques rédactionnelles actuelles, sous l’impulsion du Web3, sont-elles amenées à évoluer ? Même si les fondamentaux (connaissance de l’audience, la conviction…) demeurent, nous sommes en droit de le croire.
Le Web3 aura recours au copywriting… à quelques différences près
Avenir annoncé de l’Internet et ses usages, le Web3, basé sur la technologie blockchain se veut décentralisé et indépendant des géants numériques qui servent d’intermédiaires (bien que nombre d’initiatives liées au Web3 restent l’apanage des pionniers du Web des années 1990, tel Mark Andreessen, mais ceci est une autre problématique). Nous n’en sommes pas encore à l’avènement du Web3 mais «[celui-ci] ne tuera pas le SEO» d’après John Mueller, analyste SEO de Google. Le référencement naturel n’est pas mort. Moteurs de recherche, e-commerce / marketplaces, réseaux sociaux, blogs continueront d’exister, quelque soit la technologie qui les hébergera à l’avenir. Les besoins rédactionnels et promotionnels vont se poursuivre. Là encore, cela sonne comme une évidence : un moteur de recherche, en mode metaverse ou non, continuera de produire des résultats de pages en fonction d’une requête… Sa fonction première, certes.
«
Une période d’accélération de l’accélération
(Hartmut Rosa – sociologue)
Mais si l’on reprend les termes d’un sociologue allemand, Hartmut Rosa, dans Aliénation et accélération (2014) notre époque se caractérise par une «accélération de l’accélération». Loin d’échapper à cette dynamique sociale et professionnelle, le Web3 l’alimente et la revendique, bien au contraire. Les concepteurs-rédacteurs se voient à leur tour relever le défi de l’adaptation.
Nicolas Cole, copywriter, suggère ce que les rédacteurs devront davantage prendre en compte :
- Le contexte
- La vitesse
- L’automatisation
The TL;DR here is:
— Nicolas Cole 🚢🏴☠️ (@Nicolascole77) February 23, 2022
Web3 copywriting is all about context, speed, and automation.
It's the opposite of Web 2.0 (where companies wanted SEO writers to write lots and lots of words).
In Web3, people will want the opposite.
Less words, but more personalized.
Cela traduit plusieurs éléments :
- Le nombre de mots sera moins important que leur impact à proprement parler, le cadrage (framing) du problème étant plus que jamais essentiel.
- Qui dit problème dit solution, ici rien ne sert d’invoquer telle ou telle marque. Ce qui importe, c’est la solution proposée, autrement dit la démonstration sans délai de l’avant / l’après.
- Le Web3, pour Cole, obligera les copywriters au recours à des scripts automatisés. Sur un metaverse, l’un des enjeux est la compréhension du parcours-utilisateur et la capacité à produire des messages dynamiques basés sur son engagement.
Nicolas Cole va ainsi jusqu’à comparer le Web3 à l’outil collaboratif Slack… mais sous crack (!) :
Imagine a high school class being taught inside a pair of VR goggles.
— Nicolas Cole 🚢🏴☠️ (@Nicolascole77) February 23, 2022
The viewer only has so much they can read/see in their peripherals.
How do you communicate (via text) the most important information, the fastest?
Web3 copywriting is like Slack messaging on crack.
Focus – metaverses et besoins en copywriting
Les concepteurs-rédacteurs se sont adaptés à l’évolution des supports, du print jusqu’aux réseaux sociaux en passant par l’e-commerce. Le Metaverse (celui de Mark Zuckerberg comme les autres), si son avènement a lieu, marquera une autre étape, et c’est finalement le sens de l’histoire.
Les histoires ne seront pas racontées de la même façon sur ce nouveau support qu’est le Metaverse. L’utilisation d’un casque de réalité virtuelle (VR) et l’immersion qu’il procure donnera à l’attention et à la narration une valeur différente, en positif comme en négatif. John Paul Hernandez, copywriter de son état, considère que le Metaverse n’est pas conçu uniquement par des ingénieurs, mais aussi par des storytellers qui mettent en forme une narration en cours.
Ok, si cette affirmation semble manquer de concret et d’incarnation, il donne toutefois l’exemple du secteur immobilier – niche intéressante à divers titres – pour lequel la vente d’espaces virtuels (visites, promotion) implique le concours de rédacteurs. Les compétences de ces derniers se verront déployées dans un environnement 3D, immersif. Et ce n’est qu’un exemple, sachant que les plateformes de gaming ont déjà donné le tempo, comme sur les metaverses pré-existants World of Warcraft et Roblox. Sur ce dernier, des marques telles que Van’s ou Hyundai «évangélisent», via des univers de jeu spécifiques à chacune, un public majoritairement pré-ado. L’audience mensuelle est d’ailleurs de 150 millions de joueurs…
On appréciera ou pas, c’est selon. Mais tout jugement mis à part, la fenêtre pour la conception-rédaction parait déjà ouverte.
De nouvelles opportunités liées au Web3 et dont la mise en valeur nécessite du contenu
Le Web décentralisé qui s’annonce voit émerger des industries spécifiques et très concurrentielles, notamment :
- La sécurisation, via l’usage des NFT (tokens ou jetons non fongibles)
- Les cryptomonnaies
Aux yeux d’un grand nombre, ces technologies restent encore abstraites ou obscures, et leurs débouchés objets de bien des fantasmes ou idées reçues. Les fameux jetons non-fongibles, qui sont d’abord des preuves uniques de propriété, demeurent parfois associés uniquement à des créations artistiques. Alors que les applications de cette technologie sont hypervastes (et dépassent alors le cadre artistique)! Il revient aux créateurs de cryptos ou de NFTs d’opérer une véritable «pédagogie» à propos leur offre… d’où un levier promotionnel nécessaire en termes de content-marketing.
À ce propos, certains copywriters ont pris les devants, à l’exemple de l’agence Financial Copywriters qui intègre dans son offre la création de contenu promotionnel lié aux NFT et aux cryptomonnaies.
Bref, une affaire à suivre, et de près !
Crédit image : Pete Linforth – Pixabay
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